Marcher une heure sur une terre plate

Avoir pour horizon un mur à longueur de journée… quelle que soit la direction dans laquelle on regarde, notre regard se pose sur un mur, c’est un peu ça le confinement, d’où l’expression d’être enfermé entre 4 murs. Heureusement les fenêtres existent pour nous offrir une possibilité de regarder dehors. Les associations de surveillance de la qualité de l’air recommandent d’ailleurs de les ouvrir tous les jours, ses fenêtres, et au passage elles rappellent que l’air intérieur est toujours plus pollué que l’air extérieur, surtout en ce moment !


Ici les gens ne sortent pas beaucoup, un coup d’œil sur les immeubles à proximité et je me rends compte que 9 volets sur 10 sont fermés à n’importe quelle heure de la journée ? En plein été, quand il fait 30 degrés à l’ombre, moi aussi j’ai l’habitude de fermer mes volets pour me protéger de la chaleur, mais là, au mois d’avril, cela me pose question. Est-ce que tous ces appartements sont à vendre, ou est-ce qu’on veut être confiné au point de ne pas laisser entrer la lumière extérieure, au profit de celle du petit écran ?

Si vous écoutez la radio, c’est que vous n’êtes pas devant un écran, peut-être vous êtes en voiture, peut-être dans votre salon en train de faire le ménage, de cuisiner, de faire la vaisselle, de bricoler, ou tout simplement de vous reposer. Pendant ce temps de confinement, nous avons pris l’habitude de sortir de nos 4 murs, on a la chance d’avoir un petit jardin et de pouvoir sortir une heure par jour.

Et le pouce vert cette semaine, c’est tout simplement d’aller prendre l’air. Pendant le confinement, le gouvernement nous autorise une sortie par jour dans un rayon d’1 km autour du domicile, avec une attestation. Entre deux sorties, les chiens devront se retenir 🙂 Alors concrètement vous sortez de chez vous et vous allez toujours tout droit, et là, au bout de 10 minutes de marche, c’est comme une barrière, une limite à ne pas franchir, un bout du monde, ça y est on a réinventé la terre plate. Alors 1 km ça peut paraître peu, mais on va devoir faire avec, et j’vous propose de vous démontrer que c’est déjà bien, parce que nos promenades autorisées (nécessaires à la santé), en ce moment, ne doivent pas dépasser 1h et une seul fois par jour. Et une heure, c’est à peu près le temps qu’il faut pour faire le tour de votre périmètre autorisé en marchant vite.

Je m’explique, faisons un peu de maths (niveau scolaire je vous rassure) : on va calculer le périmètre de ce cercle : la formule est facile à se rappeler, c’est 2 pierre : 2 pi R. 2 fois 3.14 x notre rayon d’1km, ce qui nous fait un périmètre de 6 km, soit plus d’une heure de marche.

Et allez, puisque confinement est synonyme d’école à la maison, on va s’amuser à calculer la surface de ce cercle, là, la formule c’est pierre carré, Pi R carré, soit 1000 x 1000 (1 000 000) que l’on multiplie par 3.14 ce qui nous fait plus de 3 140 000 m², soit 314 hectares, ça fait déjà un beau terrain.

Qu’y a-t-il dans votre périmètre de promenade autorisé ? J’habite Audincourt, la deuxième plus grande commune du Pays de Montbéliard, et j’ai la chance d’avoir deux forêts et une rivière (le Doubs) à moins de 1km de chez moi. De quoi tracer plusieurs belles balades d’une heure. Et je suis sûr qu’autour de chez vous, si vous prenez une carte, vous pourrez découvrir des nouveaux chemins que vous ne connaissiez peut-être même pas.

Je vous recommande OpenStreetMap, un système de cartographie libre et participatif, sur lequel j’ai pu découvrir des nouveaux chemins, dont j’ignorais encore l’existence alors que ça fait 10 ans que j’habite dans le quartier.

Depuis combien de temps n’avez-vous pas marché une heure sans vous arrêter ? Et grâce au confinement, on respire ! Moins de voitures, moins de gaz d’échappements… Je me dis que si nous les humains, on voit une différence, les insectes, les oiseaux, les abeilles doivent aussi ressentir le changement. Et cette année, je suis en admiration de voir tant d’insectes. L’année dernière, suite au constat d’un naturaliste sur la disparition des papillons, j’avais effectué un comptage de ces insectes pollinisateurs, et lors d’une balade je n’en ai recensé que quelques-uns isolés les uns des autres. Cette année, dès que je mets le nez dehors, j’en vois plein partout, et même dans mon jardin il se volent autour. Peut-être est-ce parce que cette année on a plus le temps de les regarder, mais peut-être aussi qu’ils sont moins dérangés par l’activité humaine. Si un pot d’échappement peut nous filer un mal de crâne, qu’est-ce que ça peut faire sur les papillons ! Cette pause forcée pour l’homme semble plaire à la nature, les oiseaux chantent, les fourmis fourmillent, et les papillons papillonnent….

Guillaume E.
God, bikes and lipids