Prenez soin de vos cerises

Les cerises sont mûres sur les cerisiers de la région, et l’heure est à la cueillette : sur la pointe des pieds, avec une échelle, à la maraude, un peu partout on cueille les cerises… Un peu seulement parce que certains semblent oublier leurs arbres, qui pourtant sont tout rouges, ils font tout pour rappeler qu’il sont là comme s’ils disaient : Hey, ne m’oubliez pas !!

Alors les cerises, une fois qu’elles sont cueillies, il faut les utiliser rapidement. Les maisons deviennent de vraies petites entreprises, y a ceux qui cueillent, ceux qui enlèvent les noyaux, ceux qui préparent les clafoutis, la confiture, les bocaux, les sacs de congélation.

Les cerises, on n’en a qu’une fois par an, et cette année on en a particulièrement beaucoup, et il faut trouver le moyen de les conserver. En plus des idées que j’ai citées il y a quelques secondes, ma technique préférée est la déshydratation (un peu comme des raisins secs). En faisant sécher des cerises , elles prendront 10 fois moins de place, conserveront tous leurs nutriments, et pourront se garder indéfiniment.

La cerise est composée à 80% d’eau, donc l’idée est de conserver seulement les 20% qui nous intéressent : le goût ! Le sucre, les fibres, la vitamine C, et même des protéines s’il y a un ver à l’intérieur. Les vegan auront leur dose de vitamine B12. Je ne vais pas vous lire la fiche Wikipedia de la cerise, mais vu tout ce qu’il y a dedans, ça a l’air ouf, et il serait dommage de s’en priver.

Pour sécher la cerise, on va utiliser un déshydrateur, un appareil très plastique qui va souffler de l’air chaud sur des plateaux pour que la cerise sèche doucement. Pour que le fruit conserve toutes ses vitamines, on dit qu’il ne faut pas dépasser 42 degrés de température pour le séchage. On ne veut pas que la cerise cuise, juste qu’elle sèche. Le séchage peut durer entre 24 et 48h, ça dépend du nombre et de la taille des cerises.

Pour aider la déshydratation, on peut échanger l’emplacement des plateaux, car selon la qualité de votre appareil ça sèche plus ou moins vite, selon que les plateaux sont plus ou moins éloignés de la source de chaleur. Au dernier plateau, j’aime bien mettre un hygromètre pour mesurer le pourcentage d’humidité restant.

Alors oui c’est long, oui il faut dénoyauter chaque cerise et les couper en deux, oui on peut faire une course de vers sur la table de la cuisine, et oui ça consomme un peu d’électricité, mais moins qu’un clafoutis cuit au four, et je ne parle même pas de la congélation qui ne supportera aucune grève à la centrale nucléaire.

Alors une fois que les cerises sont sèches, on peut les mettre dans un bocal bien fermé hermétiquement et les garder plusieurs années.

On peut aussi les faire macérer dans un alcool pour fruits, faire un rhum arrangé. L’avantage de mettre des fruits secs dans une bouteille d’alcool, c’est que ça ne va pas rajouter d’eau, et on va conserver le pourcentage d’alcool, à consommer avec modération bien sûr !

Et les noyaux ? J’ai oublié de parler des noyaux… et dans le Pouce vert, on ne jette rien, et en cherchant pour préparer cette chronique, je me rends compte qu’on peut acheter des noyaux de cerises, pour en faire une bouillotte. Ces noyaux ont pour propriété de garder la chaleur longtemps. Fourrez les noyaux dans une chaussette par exemple (référence à la dernière chronique sur les chaussettes). Faites chauffer au micro-ondes à puissance minimale, ou laissez-la sur un radiateur, près du poêle, ou près d’une source de chaleur quelconque, et vous pourrez emporter cette bouillotte sous votre couette !

Et les queues, rahh les queues, un peu plus et j’oubliais d’en parler. Les queues aussi, vous pouvez les réutiliser, vous les faites sécher et ça fera des très bonnes tisanes pour les longues soirées d’hiver. En plus, c’est diurétique !

Alors pour conclure, si vous possédez un cerisier, prenez soin de vos cerises, donnez-en à vos voisins, et à la semaine prochaine !

Version audio : http://www.radioomega.fr/site/podcast-OM4F6060.html

Guillaume E.
God, bikes and lipids