Je jeûne, 5 jours sans manger, retour d'expérience

Témoignage de mon premier jeûne long, la faim n'est pas la fin

Ça fait des année que je crois fermement que notre santé dépend en grande partie de ce qu'on mange, et à force de me documenter, d'écouter des témoignages, des conseils de médecins, tous arrivent à cette même conclusion : dans le monde dans lequel on vit, occidental industrialisé, on mange trop, et trop mal. Et quand on pousse un peu les recherches, on finit tôt ou tard par tomber sur un article, ou une vidéo qui parle du jeûne : pas du jeune qu'est pas encore vieux... du jeûne (avec un accent circonflexe sur le U)

Des hommes et des femmes qui expliquent qu'après 10 jours sans manger, ils courent comme des cabris dans les montagnes. Les naturopathe parlent d'un nettoyage du corps en profondeur, on parle de thérapie par le jeune, d'autoguérison, alors que la médecine traditionnelle française reste sceptique, certains médecins (pas tous) parle même de pratique dangereuse, encadrées par des charlatans et des gourous.

De coup, pour y voir plus clair, j'ai eu envie d'essayer, parce que dans le pouce vert, on teste avant ! Et au début je ne voulais pas en parler à la radio, mais c'est une collègue qui m'a dit que ça serait bien de partager l'expérience dans un Pouce Vert ! MJ si tu nous écoute....

Alors je me suis bien renseigné, quand on est en bonne santé, jeûner, ça peut pas faire de mal.

Alors ce jeûne prolongé, déjà j'en ai rêvé pendant deux ans. C'est très simple parce qu'il suffit d'arrêter de manger, et c'est en même temps très compliqué, parce qu'on vie dans un monde ou on nous a habitué depuis des génération a prendre 3 repas par jour, et quand on a une vie sociale avec une famille et des collègues ben c'est difficile.

Idéalement il faudrait une période de vacances, ou de retrait. Et être plusieurs a jeûner en même temps, pour ne pas être constamment entouré de gens qui mangent !

Alors pendant ces deux années je me suis habitué a faire ce qu'on appelle le jeune intermitant, le 16/8. chaque jour on ne mange pas pendant 16h, et on s'autorise a manger pendant 8h. Ça permet de mettre le système digestif au repos plusieurs heure pas jour. Du coup pendant 2 ans j'ai mangé uniquement entre midi et 20h, et j'ai ainsi commencé chaque nouvelle journée sur les réserves de la veille.

Mais j'avais envie d'expérimenter plus ! et j'en avait marre d'attendre une hypothétique période propice qui n'arriverait jamais !

Du coup, fin mars 2022, j'ai décidé, du jour au lendemain, de commencer mon jeûne hydrique de 5 jours. Pourquoi tout à coup ? Peut être le changement d'heure, l'arrivée des beaux jours, la période de carême, les bruits de famine aux infos ... certainement un peu tout ça.

J'ai pris mon dernier repas un dimanche soir, et j'ai annoncé à ma femme que je me lançais dans l'aventure, tout en continuant le train de vie habituel pour ne pas perturbé l’équilibre familial. Une semaine normale commence, travail école pour les enfants, activités habituelles, réunions, etc.

Alors on est d'accord, pour un jeune hydrique réussis, on a le droit qu'à de l'eau : Pas de jus de fruit, pas de soupe. Et pour ce premier jeune, c'était également pas de café, pas de tisane !

Alors le premier jour : J1, tout s'est bien passé, c'est comme un jeune intermitant, un peu plus long. Comme d'hab au boulot je met le croissant de coté que je ramène à mes enfants, mon jeune passe inaperçu.

J2-J3 : Ca se complique, je sens que le corps tourne au ralentis, tout demande un plus de concentration, les forces sont la, mais en quantité limitées. Cependant j'ai pu travailler correctement, continuer mes déplacements à vélo, j'ai pu marcher une heure par jours, couru quelques minutes pour être à l'heure à la sortie d'école. Le tout avec un très léger mal de tête. Je me suis senti particulièrement faible quand j'ai voulu scier du bois pour allumer mon feu.

La faim est là, et dès qu'on voit un truc à manger on a envie de sauter dessus. Je me suis fais même fait une liste de truc que j'ai envie de manger, étrangement que des choses sucrées et sans grand intérêt nutritionnel.

J'ai même cuisiné pour les autres et ça m'a fait plaisir d'éplucher, couper, faire cuire, et manger avec les yeux.

(Pour couronner le tout, ma femme a fait des beignets de carnaval aux enfants, et c'est la première foi depuis 12 ans de mariage qu'elle a fait des beignets.)

Donc J2 J3 les jours difficile ! Mais c'est la suite qui m’intéressait !

J4, J5 : Le corps à enfin compris qu'on ne lui donnerait pas à manger, il passe en autophagie, alors c'est un mot un peu barbare pour dire que : comme le corps ne peu plus se nourrir de l’extérieur, il commence à se nourrir de l'intérieur, et il pioche dans ses réserves.

Et la : les forces reviennent, et la faim disparaît. Même la liste d'envie de truc a manger disparaît.

Je grimpe sur mon vélo et je ne sens même pas les coups de pédale, ça fait un peu comme si je suis sur un vélo électrique. Waw, qu'est-ce qui m'arrive ! Un truc de fou !

Ma femme me dit "sois prudent", et je décide de tester une cote qu'habituellement j'ai du mal à monter, la piste cyclable entre Arbouans et la piscine de Montbéliard. Ca fait 4 jours que je n'ai rien mangé, et si j'y arrive pas, tant pis je pousse.

Et la surprise, je monte cette cote de 10% sans aucune difficultés, je ne sens ni la fatigue, ni la douleur. Par contre je sens que ça chauffe dans les jambes, normal comme après un effort physique.

Pendant cette période de jeune je passe également des supers nuits, je ne suis pas fatigué au réveil, et je me souviens parfaitement de mes rêves. Y'a également une joie qui s'installe, je rigole pour un rien, et la nourriture n'est plus qu'un lointain souvenir.

Finalement, ça fait comme Ce que racontent les gens dans quand ils témoignent de leur jeune, sauf en mieux parce qu'on le vit nous même ! Et cette période peut durer plusieurs jours, plusieurs semaines, voir plusieurs mois.

Alors pour moi ça s'est assez vite arrêté, parce que vendredi soir la voisine nous a invité pour manger une boite chaude : un mont d'or patates saucisse, et le weekend on mangeait chez mes parents. Et un jeune ça ne se casse pas avec un mont d'or, encore moins avec une saucisse, autant soit elle de Montbéliard.

La reprise alimentaire doit se faire petit a petit... Du coup je casse le jeune en douceur accélérée, je me suis fait un jus de légume vendredi midi, mangé quelques fruits à 16h, et attaqué le mont d'or le vendredi soir. Le système digestif est repartis comme avant, comme en 40.

Bilan, aucun regret, à la fin de cette petite parentèse j'avais comme une sensation de retour de vacances.

Un tout ptit mot de spirituel, parce que souvent ça va ensemble... Alors je n'ai pas vu Dieu :) J'essaye d'avoir une vie de prière régulière, et je dois dire que le jeûne n'a pas changé grand chose. Y'a pas besoin de jeûner pour prier, ça n'ouvre pas une porte miraculeuse. Par contre jeûner permet de se détacher des choses matériel, et c'est certain que ça rapproche de Dieu

Quelques erreurs à éviter pour mon prochain jeûne :

- Une meilleure préparation, physique et psychique, pour ne pas commencer le jeune d'une minute a l'autre sur un coup de tête.
- Ne pas remplir le frigo juste avant., y'a des trucs qu'on a du congeler parce que ça allait pourrir.
- Bien regarder la météo, car quand on jeune on a envie d'être dehors, comme une reconnexion avec la nature.
- Prévoir des trucs à faire, parce que ça donne du temps ! Plus de courses, plus de repas, plus de cuisine, plus de vaisselle, on gagne facilement deux heures de temps par jour.
- Ne pas casser le jeune avec des aliments trop riches, privilégier fruits et légume pendant plusieurs jours.
- De me faire suivre, d'en parler avec son médecin. Y'a des gens qui payent pour faire des cures de jeûne, moi je voulais faire ça tout seul en autonomie. Finalement avec le recul je me dis que pour un premier jeune c'est pas idiot d'être accompagné, d'avoir quelqu'un de fiable pour répondre à nos questions.

Écologiquement ça donne quoi ?

Je n'ai rien acheté pendant 5 jours, la carte bleu est restée en place. Et une semaine après la reprise alimentaire : Je mange moins qu'avant, j'arriver plus vite a sassieté, et j'ai l'impression d'avoir autant d'énergie.

Le gaspillage m’écœure encore plus.

Une invitation a prendre du recul par rapport aux informations, à ne pas s'inquiéter. A ne pas se battre pour un bout de pain. Cette petite expérience met en relief les paroles de Jésus : Ne vous inquiétez de rien, ou encore : l'homme de vivra pas de pain seulement !

Si j'étais président, je déclarerais une semaine de jeune national, ça permettrait de remplir les caisses de la banque alimentaire, et si c'est vrais que le jeune est thérapeutique, ça ferait un grand coup de carcher sur nos états de santé !

En Pouces Verts on pourrait dire : achetez moins, mangez moins, ne gaspillez pas, donnez en a celui qui a faim. Ne vous inquiétez pas, et bougez plus.

Guillaume E.
God, bikes and lipids